Résumé : La jeune femme et la mer est le récit de la découverte d’une nouvelle esthétique. Pour cela, Catherine Meurisse travaille d’abord par analogie avec ce qu’elle connait, bien qu’elle soit ici dans le but de renouveler sa banque d’images visuelles . Mais rapidement, elle s’appuie sur ceux et celles qu’elle côtoie pour l’accompagner dans son acculturation paysagère. Ainsi en est-il de Nami, hôtesse à l’élégance intemporelle, qui fait corps avec Dame Nature, dans ce qu’elle a à la fois de plus violent et de plus apaisant ; ou bien encore de cet amateur de haïkus à la recherche de l’impassibilité qui lui permettra de saisir la fugacité du Qi et de la retranscrire à travers ses toiles. Hésitant et drolatique lorsqu’il est question de parler d’elle et de ses déboires autochtones, le graphisme de Catherine Meurisse sait se métamorphoser pour, au détour de quelques vignettes, faire référence aux maîtres de l'estampe, ou s’incruster de peinture sur de superbes pleines pages.